• Agriculture

    Parce que le navet, ça se cultive. Parce que certaines oeuvres méritent le jet de tomates. Parce que parfois tout ça ne vaut pas mieux qu'une feuille de chou... bref, ici, c'est la fête de l'agriculture! Films, séries, musique et surtout mon avis. Avec humour et méchanceté. XD 

    Mais parce qu'il n'y a pas que des navets... parfois, on a de bonnes surprises, des fleurs dans un champ de choux...

  • *originellement publié le 9 décembre 2013*

    J'ai revu Invictus, de Clint Eastwood. C'est un peu d'actualité, de célébrer Mandela, au jour de son décès. Je ne vais pas parler de Mandela, mais du film et de ce qu'il peut représenter dans la filmographie d'Eastwood.

    Invictus / Josey Wales

    Invictus n'est pas un film surprenant dans la carrière de son réalisateur. Je n'ai besoin de citer qu'un seul film pour le prouver : Josey Wales, Hors la loi. Bien entendu, l'époque, le lieux et les personnages sont différents. Et il n'y a pas de président sud-africain dans Josey Wales. Mais les thèmes sont finalement assez similaires.

    Invictus / Josey Wales

    Petit rappel. Josey Wales a été réalisé par Eastwood (qui joue aussi le rôle titre) en 1976, soit environ trois décades et des poussières avant Invictus. Josey Wales raconte l'histoire d'un homme du Missouri (territoire sudiste), fermier tranquille, qui voit sa vie bouleversée par l'arrivée d'une petite cohorte de nordistes venus tout saccager. Femme, fils, maison, tout disparaît dans les flammes. Laissé pour mort, Josey se relève, enterre sa famille, et est recruté par une petite troupe de rebelles sudistes qui ne veut pas de l'armistice. Nous sommes à la fin de la Guerre de Sécession, l'Amérique, meurtrie, doit se relever et se reconstruire. Dans ce tumulte, Josey refuse la paix et veut se venger coûte que coûte, il n'a plus rien à perdre. Dans son périple, il rencontre un vieil indien, qui deviendra son allié et ami, une caravane un peu disparate qui cherche une nouvelle maison et qu'il intégrera peu à peu... et finira par s'établir pas loin d'un territoire indien, avec qui il négociera le droit de rester. Mais ils sont rattrapés, et Josey va pouvoir assouvir sa vengeance... C'est très résumé. Mais qu'importe, l'essentiel est là. Josey est un homme meurtri, dans une Amérique divisée, qui veut se venger mais qui apprend qu'on peut vivre ensemble. Il parviendra à se réconcilier, pas tout à fait, mais un peu quand même, avec la vie, avec les autres, quelle que soit leur origine (nord, sud, blanc, indien, etc.) Il en fait, des kilomètres, pour arriver là.

    Invictus, c'est un peu le Josey Wales qui aurait compris dès le début qu'on peut se réconcilier, au lieu de chercher à se venger. Je ne veux pas dire que la Guerre de Sécession et l'Apartheid, c'est la même chose (manquerait plus que ça), mais à l'échelle d'un homme pris dans cette tourmente, une guerre est une guerre. Le rapport que je vois entre Josey et Invictus, ce sont les thèmes abordés.

    Nul voyage pour Mandela, qui a déjà eu une vie difficile et tumultueuse, à l'instar de son peuple, avant d'être libéré et élu président. Au début du film, il est déjà là, il prend ses quartiers dans les bureaux du gouvernement. La guerre, pour ainsi dire, est finie. Le peuple est divisé. Doit-on faire payer aux blancs ce qu'ils ont fait subir aux noirs durant toutes ces années ? La question est compréhensible. Mais malgré les pressions et l'animosité, Mandela choisit une autre voix : la réconciliation. Nous vivons dans le même pays. Nous vivons dans les mêmes villes. Pourquoi devrions-nous nous haïr et détruire, alors que nous pouvons être ensemble et construire ? Mission difficile s'il en est, de tirer un trait sur le passé, les brûlures, les cicatrices, pour ne regarder que l'avenir. Il avait peut-être eu le temps, en prison, de réfléchir à tout ça. Destin incroyable de celui qu'on nommait Madiba, décédé à l'âge de 96 ans, devenu une figure emblématique de l'Afrique du Sud et de la paix.

    Pour Josey, le drame est récent. La guerre l'avait jusque là épargné, il était du genre « cultivons notre jardin. » Une ferme isolée, une famille, ça lui convenait tout à fait, et les préoccupations politiques nord/sud ne l'atteignaient pas du tout. Il ne prend part au combat que lors que ça le touche directement et qu'il perd tout ce qu'il avait. Sans famille ni maison, il n'a plus que ses tripes pour avancer. La réconciliation et le vivre ensemble ne lui viennent que sur le tard, après avoir rencontré ces voyageurs sans toit, désœuvrés, laissés pour compte eux aussi, mais qui lui étaient de prime abord hostiles, car venant du sud et s'étant fait une réputation de tueur sans foi ni loi. Même à la fin, alors que Josey et Fletcher (le chef de la bande de rebelles qui l'a trahi et poursuivi sans relâche) sont face à face, Josey blessé, ils enterrent la hache de guerre. La guerre est finie, et elle a massacré les hommes aussi bien que leurs âmes. "We all died a little in that damn' war". Josey peut partir en paix, et l'histoire ne dit pas s'il survit à ses blessures. (Parait que quelqu'un a fait un Retour de Josey Wales dans les années 80.)

    Réconciliation. Pour Mandela, l'idée est déjà là. Pour le peuple, en revanche... Il faut apprendre aux Springboks (les joueurs de rugby blancs) à faire équipe avec les noirs. Il faut demander aux noirs à pardonner aux blancs. Il faut rassurer les blancs et leur donner confiance, non, on ne va pas vous ratatiner la figure et vous virer de vos maisons. Dans un tel climat post-apartheid, ce n'est pas facile, et tout le monde est suspicieux. Chacun a du mal à accorder sa confiance à l'autre. Mais au final, il y a cette victoire de l'équipe ("une équipe, un pays"), qui montre qu'on peut accomplir de grandes choses ensemble, quand nous ne sommes pas en train de nous massacrer.

    Le message est là. Après, on peut reprocher à Eastwood de ne rien connaître au rugby, ou de tomber dans des facilités pour passer l'information. Il est vrai que la manière de filmer l'action sur le stade est digne d'un épisode d'Olive et Tom, mais passons... ce n'est pas un film sur le rugby, et ce n'est pas si grave que ce soit mal retranscrit. C'est un film sur une équipe, sur un pays, sur des hommes qui réapprennent à avancer ensemble.

    Le thème n'est donc pas nouveau chez Eastwood. Même Gran Torino en parle (vivre avec ses voisins Hmong), et à leur manière, même Chasseur Blanc, Coeur Noir, et Créances de sang en parlent. Il ne s'agit pas d'effacer les différences, mais de les accepter et les respecter. Et venant d'Eastwood, ce n'est en rien étonnant. A cause de la légende noire qu'une journaliste a brodée sur Dirty Harry (comme quoi, c'est facho, donc Eastwood est un méchant bonhomme), on a entendu tout et son contraire sur le réalisateur. Facho ? Certainement pas. Il est pour les libertés (individuelles et économiques), pour lui, chacun devrait être libre de mener sa vie comme il l'entend, quelle que soit son origine ethnique ou son orientation sexuelle (il l'a déjà affirmé à plusieurs reprises), et il suffit de regarder ses films pour le comprendre.

    Et quelle différence y a-t-il entre un Dirty Harry désabusé qui, devant l'incompétence de la police, va faire justice lui-même, et un super héros/justicier masqué, qui, devant l'incompétence de la police, va faire justice lui-même ? On encenserait un justicier faisant des milliers de morts, mais incriminerait Harry qui dézingue un tueur en série ? Ce qui serait bon pour des comics ne le serait pas pour un film policier ? Mouais.

    Revenons-en donc à Invictus, porté par les formidables Morgan Freeman et Matt Damon (entre autres), qui, sans être exempt de défauts (la polémique de la victoire sud-africaine – équipe adverse malade – , trop de sentimentalisme, maladresses vis à vis du sport, incohérences, etc.), est un beau film sur la reconstruction et l'espoir d'un peuple uni malgré le passé et ses différences. Le plan sur le visage du Spingbok qui marque le but de la victoire (interprété par Scott... Eastwood), ressemble presque à une déclaration d'amour à son fils. Et à une déclaration à une histoire, à un peuple qui gagne à être ensemble.

    N'oublions pas qu'Eastwood n'écrit pas ses films. Il choisit les scenarii qui l'inspirent et décide de les mettre en scène. Du côté historique, il faut voir aussi le (un peu trop?) long J.Edgar, qui retrace la vie de Hoover, et son rôle au sein du FBI, qu'il a créé. Un homme visionnaire, qui a développé d'excellentes méthodes d'investigation (la police scientifique), mais aussi un homme manipulateur, loin d'être totalement honnête, qui déforme l'histoire à volonté et abuse du pouvoir qu'il a travaillé à obtenir. Le film ne traite pas Hoover en héros, ou alors en héros tragique, avec ses faiblesses, ses démons, ses travers, mais en aucun cas ne le porte aux nues et ne le lave de tout soupçon. Un homme finalement incapable de vivre avec les autres. Mais ceci est une autre histoire...


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  • *originellement publié le 20 novembre 2013*

    Voici la dernière née de la FOX, créé par ceux qui ont fait Fringe. Ça s'appelle Almost Human, et ça vient de commencer. Lors du premier épisode, à ce que j'ai vu, ils ont atteint les 9 millions de téléspectateurs. Pas mal! Je suis tombée dessus par hasard. Et pour résumer, c'est le buddy movie chez le Philip K. Dick du dimanche soir.


    L'histoire commence dans un futur assez proche (dans les 35 ans) où l'avancée technologique a fait un peu dérailler le schmilblik. Entendez par là que la criminalité a grimpé en flèche et que les flics sont affublés d'un partenaire androïde, efficace, rationnel, et sacrifiable.

    Dans ce contexte, John Kennex, flic de son état, tombe dans une embuscade avec ses collègues, et ne s'en sort qu' in extremis. Une jambe en moins. Une fois rétabli, il reprend du service, appelé par la cheftaine. On lui colle un androïde de la génération précédente, capable de ressentir des émotions, bref, Preque Humain, comme le veut le titre. Les deux flics se la jouent donc buddy movie (deux flics, au début on s'entend pas tellement, mais à la fin on est copains comme cochons), pour résoudre une affaire.

    Jusqu'ici, rien d'innovant. Ou presque rien. On nous ressort les grosses ficèles. Le flic traumatisé, trahi, la cheftaine qui croit en lui, les collègues qui ont des doutes, le spécialiste des androïdes un peu chelou... Une intrigue correctement ficelée mais prévisible, le tout servi efficacement mais sans grande originalité.  Pourtant, ça fonctionne. On rentre dedans. Parce que l'action est bien menée, le tout est bien dosé, entre les fusillades, l'humour (très léger), les transitions, mais que surtout, c'est plus intelligent qu'il n'y parait et pose les prémices de ce qui pourrait être une bonne petite série de science fiction, pas forcément géniale, mais qui pose de bonnes questions.

    On pourrait croire que Almost Human (presque humain) désigne l'acolyte, androïde à l'intelligence artificielle si élaborée qu'il est pourvu de sentiments (vous avez dit A.I.?), et on aurait pas tort... mais il peut tout aussi bien désigner John l'humain à la jambe bionique. Et la frontière n'est pas aussi nette. Qu'est-ce qu'un homme, peut-on le définir aux émotions? Peut-on sacrifier un androïde pourvu d'émotions sans se soucier de ses états d'âmes et de questions d'éthique? Etc. Si ces questions, à peine effleurées (épisode d'exposition) sont développées correctement, on pourrait avoir une bonne surprise, derrière la série efficace, certes, mais conventionnelle.

    C'est donc déjà vu, mais solidement construit, bien emballé, et ça se laisse suivre. A voir par la suite si d'une, ça tient ses promesses, et si de deux, elle parvient à sortir un peu des sentiers battus pour vraiment se démarquer du lot.

    En tout cas, ça se laisse suivre sans déplaisir...


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  • *originellement publié le 16 novembre 2013* 

    Ender's Game (ou La stratégie Ender en VF, titre qui ne traduit hélas absolument pas l'ambiguité du titre VO) est au départ un roman de science fiction d'Orson Scott Card, paru en 1985, je crois et qui a reçu de prestigieux prix comme les Hugo et Nebula.

    Ender's Game

    C'est l'histoire d'un jeune garçon, Andrew "Ender" Wiggin, surdoué de son état, recruté par les militaires pour intégrer une école de guerre afin de faire de lui le futur commandant de la flotte terrestre contre un ennemi extraterrestre, les Formics (ou Doryphores en vf), contre qui l'humanité s'est battue avec pertes et fracas cinquante ans plus tôt.

    Le film est étonnement fidèle au roman malgré les coupes et les racourcis. Pour pouvoir réduire le roman à un film d'une heure et demie ou deux heures, il a fallu rétrécir la timeline. Le roman se déroule sur sept ans, et suit la progression d'Ender, surmontant les épreuves et la pression qu'on lui met volontairement pour le tester. Le film se déroule sur quelques mois.

    Le livre partait d'Andrew à l'âge de six ans pour arriver à treize ans. Le film se contente d'un Andrew déjà adolescent. C'est un choix judicieux, car ce qui fonctionne dans un roman ne fonctionne pas forcément dans un film. Imaginez deux heures de film avec trois ou quatre acteurs différents pour le même rôle? Cela aurait de quoi dérouter le spectateur. Et l'avantage d'un Andrew adolescent est de rendre l'histoire et les personnages plus crédibles. Voir un gamin de six ans accomplir ces actes n'aurait sans doute aucun intérêt, d'autant plus que le sujet est respecté.

    Le tout n'est pas simplement de voir l'apprentissage de jeunes enfants et ados pour devenir de parfaits soldats et excellents stratèges, dans une guerre imminente, mais de voir le rôle des adultes, et la manipulation dont ils font usage pour former ces jeunes comme ils le souhaitent. Le film, en cela, garde la cruauté du propos du livre. Et c'est là que le titre français ne fait pas honneur à ce thème. Jusqu'à a fin, Andrew croit que c'est une simulation, un JEU (Game). Ce sont des enfants qui jouent à la guerre. Sous l'oeil des adultes qui les encouragent, leur mettent la pression.

    Ils ont trouvé un candidat prometteur en la personne d'Andrew Wiggin, troisième d'une fratrie dans un monde qui n'autorise plus que deux naissances. Il est donc un outsider, persécuté par son psychopathe de grand-frère, Peter, et aidé par sa douce grande soeur, Valentine. Andrew est un garçon qui voudrait qu'on lui foute la paix. Il est naturellement gentil, mais il dispose d'un sens de la survie tel qu'il n'ésite pas à écraser ses adversaires dès le premier combat, pour ne pas avoir à combattre une deuxième fois.

    Pour jouer ce garçon à la fois candide, innocent, et pourtant vindicatif, Asa Butterfield (déjà vu dans Hugo Cabret où il tenait le rôle titre) est parfait. Son grand regard bleu nous fait parvenir toutes les émotions. C'est d'ailleurs l'un des atouts du film. Les autres jeunes acteurs sont tous très bons. En fait, je les trouve meilleurs que les adultes; Harrison Ford (le chef militaire prêt à tout pour gagner cette guerre, pro de la manipulation et de la fin justifie les moyens), se contente de faire la moue et de proférer ses paroles avec un air pas content et autoritaire.

    Les séances d'entrainement dans la salle 0-Gravité sont bien rendues. Et j'aurais aimé qu'on s'y attarde un peu, rien que pour le fun. Oui, saymal. XD.

    J'ai bien aimé ce film. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, en réalité. Il n'est pas parfait, loin de là, et cela est dû principalement à la gestion du temps. On passe trop vite sur certains aspects. On montre bien le côté enfantin et sérieux de ces enfants, qui s'amusent comme des gosses en découvrant l'apesanteur, mais redeviennent des petits soldats dès qu'il faut vaincre le camp adverse. Mais on passe trop vite sur certains cheminements d'Andrew, ce qui fait que parfois, il est difficile de s'identifier à lui.

    Dans le livre, il y a une intrigue parallèle, qui se passe sur terre, et concerne Valentine et Peter, qui, sous des pseudos, prennent le contrôle de la sphère intellectuelle et politique sur les réseaux sociaux. Le film n'en parle absolument pas, et ce n'est pas plus mal. Certes, c'est une intrigue très intéressante et visionnaire (imaginer le pouvoir de Facebook plus de vingt ans avant sa création, c'est fort!), mais n'apporte pas grand-chose, d'autant plus que le côté visionnaire de l'oeuvre n'existe plus dans notre époque où les jeunes sont nourris à la technologie dès le berceau. L'impact n'existe pas pour eux.

    Au fond, ce n'est pas un film très impressionnant. Et ce n'est pas négatif. J'entends par là que je n'ai pas eu l'impression d'avoir regardé un blockbuster ordinaire. Il n'a pas tant d'ampleur ni le côté épique qu'un blockbuster sci-fi lambda aurait eu - ou tenté d'avoir. Il reste simple, à sa mesure, et je n'ai pas non plus l'impression qu'on a foutu des effets spéciaux rien que parce qu'on pouvait en mettre. Certes, c'est high-tech, mais ça reste raisonnable et totalement justifié. Même la bataille finale, car c'est une simulation, parce que c'est la bataille de l'humanité conttre les Doryphores, donc forcément, ça se doit d'avoir une certaine ampleur en ressources, en munitions, etc. Il n'y a pas d'esbrouffe, et ça, j'ai plutôt apprécié.

    Mais surtout, le film pose des questions. La guerre à coups de drônes. Les dommages collatéraux "nécessaires", les limites qu'on s'impose, ou qu'on repousse sans cesse, au nom du bien fondé d'une cause... était-ce réellement bien fondé? La compréhension de son énnemi. Le respecter. Un héros peut-il être génocide? C'est un peu maladroit dans le traitement, mais elles sont le mérite d'exister. Et elles font bizarrement écho au monde actuel. Je ne rentrerai pas dans la polémique Orson Scott Card, mais Ender, avec trois cents pages, foisonne d'idées en avance sur leur temps à l'époque, et trouve aujourd'hui une signification bien particulière.

    Bref, j'ai passé une bonne soirée!


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  • Bon, cette fois, je ne vais pas descendre un film, puisqu'Oblivion a été, pour moi, une excellente surprise, et figure parmi mes films préférés de 2013. Bon, pas vu énormément de films cette année, mais quand même...

    Oblivion, c'est ça:

    Oblivion

    On se méfie toujours de Tom Cruise, qui reste au demeurant un bon acteur, et sa cuvée 2012-13 était plutôt sympathique, sans être transcendante (Jack Reacher était pas mal non plus, et Mission Impossible 4 assez cool), et le film, comme l'affiche, tourne autour de lui. alors c'est sûr, si vous êtes allergique, passez votre chemin...

    Pourtant, Oblivion est un bon petit film de science-fiction qui prend son temps. Là où Tron Legacy, du même réalisateur (Joseph Kosinski), m'avait un peu ennuyée, trainant en longueur (et n'ayant pas d'histoire très intéressante en plus de ça), Oblivion m'a transportée du début à la fin. Pourquoi je compare les deux? Pour l'atmosphère, l'ambiance, et le fait que les deux films prennent leur temps à tout installer. Avant de savoir que c'était le même réalisateur, j'avais senti que les deux avaient un lien.

    L'image est superbe. Tout est épuré, les paysages très beaux, et le contraste entre la terre dévastée avec les ruines qui dépassent, et l'équipement high-tech sans accroc est plutôt bien vu. La musique, de M83, est tout bonnement excellente, prenante, et contribue en bonne partie à happer le spectateur et à donner une impression à la fois d'immensité, de vide, et de quelque chose qui nous dépasse.

    L'histoire est très simple. Jack est réparateur de drones. Avec Vika, sa collègue/partenaire/compagne, ils sont les derniers humains sur terre, pour protéger l'exploitation des océans par de grandes machines qui convertissent l'eau en énergie, afin d'alimenter les nouvelles colonies humaines sur Titan; l'humanité s'y est installée suite à la destruction de la Terre car il y a eu une guerre contre un envahisseur extraterrestre. Les armes nucléaires ont été déployées, et si l'homme a gagné la guerre, il a perdu la planète.

    Le début est un rêve du héros, futur rebelle encore dans l'oeuf. Il se pose des questions et ne sait pas quoi faire de ses rêves. Ils sont deux, mais ils sont très solitaires. La première partie du film est une sorte de routine, Jack va réparer des drones et cultive son jardin secret, au sens propre comme au figuré. C'est très lent. Il ne se passe à priori pas grand chose, et cette longue introduction installe une espèce de malaise, de doute, qui annonce un tournant décisif. Sans vouloir spoiler, le tout tourne autour d'un "les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être."

    Les ennemis ne sont pas ceux qu'on croit. La deuxième partie du film est un peu plus convenue, plus rythmé, avec la quête de Jack pour découvrir la vérité. Vérité qui le dépasse, bien entendu. Le film ne sort pas forcément des sentiers battus, mais il reste futé bien que parfois prévisible.

    L'élément déclencheur est l'arrivée sur terre d'une navette qui se crashe. Des survivants sont  éliminés par les drones. Tous sauf un, que Jack protège. Il s'agit de la femme qui hante ses rêves mystérieux au goût de souvenir. Elément déclencheur à cause de son identité, ce qu'elle est par rapport à Jack, par rapport à Vika, et ce que ça implique, vu qu'elle a à priori dormi en stase pendant 60 ans... Le vaisseau étant parti avant la guerre... Mais, comme dit plus tôt, les choses ne sont pas ce qu'elles sont...

    C'est une histoire simple, déjà vue ici et là, mais qui a son style particulier, son charme. Certes, quelques éléments n'étaient pas indispensables, et on retrouve des archétypes (le chef charismatique avec ses inséparables lunettes de soleil - Morgan Freeman -, le second militaire adepte du je tape d'abord, j'interroge ensuite - JAIME LANNISTER! - Pardon. XD) Mais leurs rôles ne sont pas prépondérants et on ne les voit que très peu.

    Au fond, c'est la quête d'un homme pour retrouver qui il est, pour retrouver sa vie, sa maison. Dans une terre en ruine, balayée, tout comme sa mémoire. Le paysage fait écho au personnage. Mais ce qui est audacieux, je dirais, c'est d'avoir multiplié les versions de lui, un peu différentes, mais qui partagent le même savoir, les mêmes rêves, le même passé. Il y a l'inévitable sacrifice, mais ce n'est qu'une des images de lui qui s'en va.

    Au fond, qu'est-ce qu'un homme? Qu'est-ce que l'identité? Le film aurait pu aller plus loin dans cette direction, mais pose déjà la question. Est-ce bien Jack qui revient à la maison? La voix off du début de film et de fin de film est troublante, car il s'agit du même homme, mais de deux versions différentes de lui. C'est Jack qui raconte le début, mais c'est un autre Jack qui raconte la fin.

    Bon, ben, je vous ai spoilés...

    Tout ça pour dire que j'ai aimé ce film. Il est bien meilleur que son "concurrent" (?), sorti presque au même moment, il me semble, et qui se passe lui aussi sur une terre Post-Apo... le raté After Earth, qui ne sert que de vitrine à Papa et Fiston Smith. Et encore, s'ils avaient été bons, la vitrine aurait été avantageuse XD. Mais... BREF!


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  • Attention, c'est du lourd, du très lourd...  Parce que ça fait un bail que j'ai pas causé d'agriculture... [et je suis sûre que je vous ai bien eus, avec mon titre, hein! Vous avez cru que ça causerait de l'Ecosse, hein! Ô cruelle déception!!!]

    HIGHLANDER: THE SOURCE (aka Highlander 5)
    Highlander...

    2007 (?)
    Réalisé (à la truelle) par: Brett Leonard
    Interprété (avec un talent de tanche avarié) par: Adrian Paul, Peter Wingfield, Cristian Solimeno et d'autres...

    Pitch (recopié sans honte sur Wikipédia, parce qu'au moins, sur Wiki, apparemment, quelqu'un a compris le film):
    Dans un futur proche, le monde a sombré dans le chaos. Dans une ville en ruines quelque part en Europe de l'Est, Duncan MacLeod se remémore les joies de sa vie passée. Esseulé et sans espoir, il finit par se joindre à un petit groupe d'Immortels, dont font partie son mystérieux ami Methos, ainsi que son ami guetteur et mortel, Joe Dawson. Ensemble, ils partent à la recherche des origines des tout premiers Immortels ainsi que de «La Source» de leur immortalité, une mystérieuse entité avec laquelle la femme de Duncan, Anna, semble avoir un lien. Protégé par un gardien, Duncan se verra être l'élu qui atteindra cette Source, et qui lui accordera le don qui donnera tout son sens à la phrase typique des Immortels : "Il ne peut y en avoir qu'un."

    Mon avis:

    Peut-être pas la bouse du siècle, mais au moins de la décennie. Je me demande encore ce qui m'a pris... Peut-être parce que Highlander, c'est toute mon enfance et que oui, j'avoue, j'avais suivi au début la série sur M6. Le truc chelou avec Highlander, c'est que bien que le 1er film n'appelle aucune suite ni Spin Off à cause de sa conclusion, ça n'a empêché personne de commettre Highlander 2, Highlander 3, la série avec le "cousin" de Christophe Lambert, interprété par Adrian Paul (dont c'est seul rôle notoire?), ainsi que Highlander 4 (Endgame) et ça. Ben oui, à la fin, le mec il est le dernier. Mais dans la suite, il n'est plus très seul depuis pas mal de temps. Hum... faudrait qu'on m'explique... ou pas!

    Et dire qu'on a échappé à une nouvelle trilogie grâce à la pourritude de Highlander 5! Ouf! Le monde est sauf!

    Mais qu'est-ce qui ne va pas dans Highlander 5? Oh, au pif, à peu près tout! mais commençons donc par le scénario. Ils sont trois à l'avoir pondu, certainement à coup d'injection d’héroïne et à l'aide de forceps. Pour éviter tout attentat terroriste à l'encontre de leurs petits corps, je ne citerai pas leurs nom (ouais, dis plutôt que t'as pas cherché à savoir qui c'était!)
    C'est capilotracté au possible et il faut faire des efforts pour piger (ou lire le résumé Wikipédia, au choix) Je ne sais pas où ils sont allés chercher cette histoire de source et d'élu... et cette histoire de chaos genre post-apo... alors ils veulent bien expliquer l'origine des immortels (enfin expliquer...) mais alors pour nous dire ce qu'il s'est passé l'année dernière, y'a plus personne!

    Mais bon, passe encore. Sur le papier, l'histoire se tenait certainement. On a le droit d'espérer.

    Ensuite la réalisation. C'est filmé n'importe comment avec des effets "regarde, je secoue la caméra" et "regarde, j'ai une nouvelle appli pour tout flouter!", le cadrage est parfois totalement avant-gardiste, c'est sans doute ça, l'avenir de l'art.
    Mwahahaha, que dis-je, c'est L'Art Contemporain Pour les Aveugles. Ou pour les Nuls. Aussi.
    La lumière? "Heeeey, Joe, rajoute du bleuuu, là! vas-y mets du filtre à donf! Oh, et ici, ramène moi un effet "coucher de soleil sur Photofiltre, ça fera l'affaire!".
    Véridique. XD.

    L'interprétation... bon OK, c'est méchant pour les tanches avariées. En fait, globalement, l'interprétation n'est pas vraiment mauvaise. Pas totalement. Enfin, parfois, ça se chie dessus quand même, comme cette scène où Joe Dawson (un des meilleurs persos de la série) meurt. [Oh putain, comment que je viens de spoiler grave!!!]
    Joe: "Duncan, tu es... mon... meilleur ami..."
    Duncan: "Joe... tu es le père qui ne m'as jamais foutu dehors!"
    ECG plat, Amen.
    En fait, les acteurs font généralement ce qu'ils peuvent avec le vide intersidéral ou le ridicule de leur personnage...

    Ha, les personnages... Bon, Duncan est toujours ce gentil Saint-Bernard au regard triste (ou endormi), sauveur de la veuve et de l'orphelin ou presque, toujours amoureux d'une nana avec qui saypatropossib', quoi. Mais bon, on a l'habitude de ce brave Duncan (pour ceux qui ont osé suivre la série dans leur enfance/adolescence) et ce n'est pas le pire, merci pour lui.
    On retrouve aussi Methos (non, ce n'est pas le bonbon qui fait du geyser dans le cola) un des meilleurs persos de la série, et bon, en dehors du fait que son blouson est ringard...
    On a l'immortel Geek (oui, le Geek est à la mode, le Geek se décline à toutes les sauces) plutôt sympa bien que cliché (forcément)
    La nana amoureuse de Duncan mais saypatropossib parce qu'elle veut un moutard (mais qui veut faire un moutard dans un monde post-apo où on trouve des cannibales dans le pays voisin, je vous demande!) qui en plus c'est son destin de trouver la source...
    L'immortel cureton - il en fallait bien un! - qui se prend presque pour un élu de dieu (je dirais c'est pas le premier et il aurait dû se méfier, on en a crucifié pour moins que ça...) avec une coiffure improbable digne d'un groupe de Visual Kei ou d'un personnage de Final fantasy (si, si!)

    Et enfin, enfin, le comble du ridicule (l'acteur devait certainement mourir de faim pour avoir auditionné): le Gardien de la source, ancien immortel maudit condamné à garder la source, doté d'une force et d'une rapidité à foutre les Théories d'Einstein à la poubelle. D'ailleurs, tout le film tue Einstein, Plank, Hawking et compagnie sans vergogne aucune!
    Le Gardien a un costume ridicule, des mimiques ridicules, des paroles ridicules, mais bon c'est un maudit, il est forcément pas bien dedans sa tête...

    Avec ça, Post-Apo style oblige, il y a des pauvres sans abris qui crèvent de faim et vivent dans des vieux vestiaires de stades, et des hordes de sauvages qui se prennent pour les rejetons d'Hannibal Lecter.

    Tout ce petit monde va se rencontrer pour une histoire de source totalement obscure tellement c'est raconté avec le talent d'un Paresseux sous morphine. On ne comprend rien à l'histoire, ni même ce qu'est la source et en quoi ce putain d'alignement de milliers de planètes a quelque chose à voir avec ça, ni même ce que les radiations truc-muches vont faire...
    Et donc, notre équipée sauvage (Duncan, le Cureton, Le Geek, Le Badass, la Nana, et Joe) va chercher la source. Duncan va renouer avec la Nana, forcément. Et un a un, les autres vont se faire éliminer, évidemment. Il ne peut en rester qu'un. Hé oui, faut suivre, ma bonne dame!
    Et la conclusion, l'élu est en fait le rejeton de Duncan et de la Nana, sur une image grandiose, après un combat entre Duncan et le Gardien digne d'un mauvais jeu RPG.

    Voilà.
    Et quand les gens meurent, on se surprend à rigoler.

    Ma note:
    Film: 1/10 (oui, y'avait quand même Methos qui est cool)
    Navet: 7/10


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